«She Wore a Yellow Ribbon »

La charge héroïque - 1876 - Le capitaine Nathan Brittles, qui appartient à la garnison d'un avant poste de cavalerie de l'Ouest, est sur le point de prendre sa retraite. Une dernière mission lui est assignée : escorter jusqu'au relais de la diligence Mrs Allshard, la femme du commandant, et Olivia, la nièce de celle-ci. Olivia est courtisée à la fois par les lieutenants Cohill et Pennel. Mais le relais a été incendi& par les Indiens. Brittles retourne au fort avec Mrs Allshard et Olivia, le lieutenant Cohill étant chargé, à la t^te de l'arrière- garde, de contenir l'attaque des Indiens. Olivia comprend soudain que c'est Cohill qu'elle aime réellement.

Le jour de la retraite de Brittles arrive, et ses hommes lui offre une montre en souvenir. Brittles se rend au camp indien et discute avec son vieux compagnon Pony-that-walks qui lui dit ne plus pouvoir calmer l'impétuosité belliciste des jeunes guerriers. La  paix étant impossible, Brittles réussit à disperser les Indiens en les prenant au dépourvu au cours de la nuit. Il revient au fort et y apprend sa nomination en tant que chef des éclaireurs.

Rélisateur : John Ford - 1949
Acteurs : John Wayne (Nathan), Joanne Dru (Olivia Dandridge), John Agar (Flit Cohill), Ben Johnson (sergent Tyree), Harry Carey Jr (Ross Pennel), Chef Big Tree (Pony-that-walks), ...
Tournage  : 31 jours (nov-déc 1948).
Extérieurs : à Monuments Valley (Arizona)

Les voilà donc, ces soldats au visage rude, ces vétérans, ces professionnels payés cinquante cents par jour, qui patrouillent jusqu'aux limites d'une nation. De Fort Reno à Fort Apache, de Shéridan à Stark, ils se ressemblent tous, des hommes en bleu aux chemises sales, seule une page glacée dans les livres d'histoire raconte leurs aventures. Mais chaque région qu'ils ont traversée, chaque lieu où ils se sont battus fait aujourd'hui partie des Etats-Unis d'Amérique. C'est sur ces phrases que se termine le film, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser et à ce que laisse entendre le titre français, il ne s'agit pas d'une oeuvre belliciste qui se contenterait de faire l'apologie des hauts faits de la cavalerie américaine. Situé exactement à mi -chemin entre le Massacre de Fort Apache et Rio Grande, les deux autres volets du cycle de la cavalerie, réalisé par John Ford, la Charge héroïque montre un John Wayne anormalement vieilli. Alors que dans les deux autres films il joue un officier en pleine activité.

A l'image de son titre anglais She wore aYellow Ribbon « elle portait un ruban jaune », allusion à la coutume qui veut qu'une jeune fille amoureuse arbore dans ses cheveux un ruban jaune, le film échappe à toutes les conventions du western de l'époque. Au lieu de se livrer à la peinture d'un ennemi indien sanguinaire et méritant d'être anéanti, Ford peint une nation fière, victime, elle aussi, de ses contradictions. Dès le début, le scénario se situe dans perspective de l'après «Little Big Horn». L'une des plus admirables scènes est le moment où, assis à son bureau, «Brittles» lit au major «Allshard», alors que dehors l'obscurité monte peu à peu, la liste des victimes de «Little Big Horn» : des hommes, des amis, des compagnons d'armes. La simplicité et la pureté de la mise enscène de Ford, sont évidentes ici - Grondée par Cohill, Olivia essuie furtivement une larme et Brittles la réconforte en lui tapotant l'épaule...Recevant la montre que lui offrenr ses hommes, le capitaine en est visiblement ému...

Paris le 21/05/2004