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la révolution française
Madame Roland (Girondine)  

« madame Roland »


Copie d'une lettre adressée à un ami à propos « des massacres de septembre 1792, perpétrés par les Enragés » :

Mon ami Danton conduit tout ; Robespierre est son mannequin, Marat tient sa torche et son poignard (...), si vous connaissiez les détails des expéditions !

Les femmes brutalement violées avant d'être déchirées par ces tigres, les boyaux coupés, portés en ruban, des chairs humaines mangées sanglantes ! (...)

Vous connaissez mon enthousiasme pour la Révolution, eh bien j'en ai honte ! Elle est ternie par ces scélérats, elle est devenue hideuse !

Madame Roland, le 9 septembre 1792


Son portrait

Madame Roland, Jeanne - Marie ou Manon Philipon, fille d'un graveur parisien, elle prit feu pour les idées nouvelles et devint, de mémoire d'homme, la première femme chef de parti.

Historienne et écrivain, la jeune épouse du sage Jean-Marie Roland de la Platière, avocat au parlement de Paris et inspecteur des manufactures de la généralité de Lyon puis finalement ministre de l'intérieur de la Révolution, partageait avec son mari, un même amour de la littérature et de la philosophie.

 Intelligente, cultivée, Manon fit connaissance du Beaujolais en septembre 1780 pour être présentée à la famille de son époux qui habitait Villefranche et possédait une propriété de campagne à Theizé, « Le Clos de la Platière ». Quatre ans plus tard, elle reviendra habiter dans le Beaujolais.

Vite lassée de la bourgeoisie Caladoise, « Cette canaille caladoise  et ses éternelles mangeailles », elle gagne par des chemins difficiles le clos de Theizé. Là, pendant quatre années (1784-1788) elle va mener une heureuse vie campagnarde. Et durant ses temps libres, Madame Roland « botanise », lit les gazettes parisiennes et écrit à ses amis « Lanthenas et Bosc ».

Bientôt la fièvre révolutionnaire atteindra le Clos de la Platière. Les Roland gagneront Paris où un destin politique cruel les attend. Initiatrice du parti « Girondin », le salon de madame Roland situé rue Guénégaud attirait une cortège d'hommes politiques tels que : Jacques-Pierre Brissot de Warville, Jérôme Pétion de Villeneuve, Armand Gensonné, Louvet de Couvray, Charles Henri Barbaroux, Maximilien Robespierre, Camille Desmoulins, Pierre Victurien Vergniaud, Marguerite-Élie Guadet, Honoré Maximin Isnard, Caritat marquis de Condorcet (dont l'épouse était aussi salonnière) et François Nicolas Buzot, son admirateur éperdu.

La Gironde morte, il faut que madame Roland meure aussi. Elle a été son souffle, son esprit visible, encore qu'à la fin elle l'ait sévèrement jugée. Elle-même encourt des responsabilités pesantes. Par son outrance, ses rancunes, son impulsivité de femme inexperte aux grandes affaires, elle a compromis ses fidèles, sacrifié son mari. Du moins s'est-elle montrée toujours stoïque, et elle le restera jusqu'au bout.

A Sainte-Pélagie, puis à la Conciergerie, écrivant ses prolixes « Mémoires », conversant à la grille avec ses compagnons de prison, toujours éloquente, un peu fanée. Elle avait du poison, mais le jette, voulant périr en républicaine devant le peuple, par le couteau de cette Révolution en qui elle a tant cru, à qui elle a tout donné.

Comme Marie-Antoinette, son ennemie, elle s'habille de blanc pour monter dans la charrette fatale, elle a alors trente neuf ans. Le crépuscule est proche. Madame Roland sera conduite, avec d'autres élites du parti Girondin à l'échafaud où elle sera guillotinée. Invoquant la liberté objet de sa foi, ses dernières paroles furent : « O liberté, que de crimes on commet en ton nom. » Prévenu, son époux ne put supporter la nouvelle et se suicidera immédiatement.


Gérard Briffoteaux

Paris le 14/04/2004

Autobiographie - Les mémoires de madame Roland par Marie-Jeanne Philipon

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