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les détraqués de la révolution française

Turreau l'inceniaire  

 
«Louis-Marie Turreau - criminel de guerre - 1756-1816»

Louis-Marie Turreau est né le 4 juillet 1756 à Évreux. Son père, originaire de l'Yonne est venu s'installer en Normandie.

Dès le début de la révolution Turreau choisit son camp ; malgré son origine assimilée noble il est un fervent révolutionnaire. Il est élu maire de la commune d'Aviron et acquiert, pourquoi se gêner, quelques biens du clergé et l'abbaye de Conches dans l’Eure.

Comme la plupart des villes de la Région, Nantes peut-être considérée comme littéralement encerclée. Le salut de la République passe par le maintien du port et ne survit que grâce à l'arrivée de convois de grains venus par mer des Etats-Unis ou d'autres provinces françaises.

Dans ce contexte, le 23 décembre 1793, lorsque Turreau arrive en Vendée et nouveau commandant en chef des armées révolutionnaires, stationné à Nantes, décide de constituer des colonnes incendiaires pour arrêter les Chouans. Malgré l'avis de ses subalternes, le général Kleber. Turreau choisit l'écrasement, dans le droit fil d'une partie des directives de la Convention. Il justifie sa décision par le rappel des décrets d'août et d'octobre, en omettant volontairement, les articles exigeant la protection des personnes désarmées.

Il divise l'armée en douze colonnes chargées de parcourir toute la région à partir des bases républicaines, et ordonne aux généraux de tuer les"brigands", de détruire les moulins et les stationnements vendéens, de réquisitionner récoltes et animaux. Les généraux ont pour consigne de distinguer sur place les "vendéens" des populations restées hors du conflit. Sur ce point, Turreau, leur laisse juger de la situation. La plupart de ces généraux détournent ces ordres ou refusent de les appliquer, car ils leur paraissent inhumains, inefficaces voire dangereux pour leurs propres soldats ; c'est le cas du général Haxo, de Bard. En revanche dans les Mauges et le Haut bocage, certains généraux, comme Cordellier, ou Amey, suivent les ordres reçus, en laissant libre cours à la brutalité de leurs soldats.

Le général Duquesnoy, sera muté, faute de pouvoir être guillotiné parce qu'il est protégé par un membre du Comité de Salut public.

Les passages des colonnes "Infernales", entraînent des conséquences effroyables dans nombre de villages de l'est et du centre de la région. Certaines communes sont ravagées par les incendies et voient leur population décimée. Des meurtres de centaines d'habitants se produisent en une journée. C'est un véritable génocide. Dans cette folie meurtrière, les habitants sont parfois confondus Vendéens ou républicains sont massacrés. Des massacres importants frappent La Gaubretière, Les Lucs, Legé, Les Epesses,...

Malgré les rappels à l'ordre de la Convention, les "Bleus" incendient, tuent, pillent et violent impunément. Un premier rapport décrivant les horreurs commises en Vendée est rédigé à l'intentin de Robespierre au début 1794.

Extrait de la lettre de Turreau le 24 janvier 1794 au Comité de Salut Public:

" …il n'existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maison, ni arme, ni subsistance, ni habitant, que ceux cachés dans le fond des forêts… car citoyens représentants, je dois observer que je désespère de pouvoir incendier les forêts si vous n'adoptez pas la mesure que je vous propose… il faut que tout ce qui existe de bois de haute futaie dans la Vendée soit abattu"

Extrait du rapport de Turreau aux représentants du peuple 2 février 1794

" jusque là, rien n'avait interrompu les opérations des chefs de colonnes, on avait tout brûlé, tout sacrifié à la vengeance nationale. A partir de ce moment, les Vendéens, s'infiltrant sur les arrières, reprennent les Villes, parfois sans un coup de feu, mettent en déroute de petits détachements, s'emparent de canons. Ils sont parfois plus nombreux que les républicains…"

De janvier à avril 1794, mais surtout en février et mars, lorsqu'une partie des troupes républicaines stationnées dans l'Ouest traverse la Vendée pour éradiquer définitivement la rébellion, des atrocités sont commises. Les paysans sont fusillés dans leurs maisons ; femmes et filles violées le long des chemins, jetées dans des fours à pain ; enfants massacrés, populations villageoises décimées à plusieurs reprises...La litanie de ces crimes est insoutenable. On comprend aisément que la mémoire en soit restée imprégnée, tant la violence fut inouïe.

La prise de pouvoir par Robespierre, en mars-avril, marque la fin de la terreur en province et la fin des colonnes infernales.

Combien y eut-il de morts ? Il est impossible de chiffrer avec certitude. Nous possédons pour la majorité des paroisses les recensements faits en 1789, et ceux de 1800, et on peut ainsi calculer, à peu près, mais ce n'est qu'approximatif, le chiffre total des victimes. Cette guerre fit perdre à la Vendée Militaire environ 350 000 habitants. Je pense donc personnellement - et je suis probablement en dessous de la vérité - que le génocide fut d'un peu plus de 200 000 personnes, chiffre d'ailleurs confirmé par des écrivains républicains sérieux, qui estiment tous que le quart de la population fut massacré par les colonnes infernales.

Ce criminel de guerre, est arrêté le 29 septembre 1795. Il est jugé et passe au travers des mailles du filet de la justice, puisqu'il est acquitté le 19 décembre 1795, faute de preuve.

I Il meurt le 10 décembre 1816 dans sa retraite, à Conches.

G.B

Paris Mars 2003

 

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