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billet d'humeur n°40


« un crime toujours impuni... »

La Révolution Française, rupture historique effroyable pour les uns ou genèse de notre modernité pour les autres, fut néanmoins une période de chamboulement social et politique. Bouleversement où l'excellence côtoyait la bestialité, où les intérêts sordides cohabitaient avec les aspirations les plus désintéressées, où la bravoure coudoyait la veulerie.

Cette époque propice à l'éclosion du meilleur comme du pire fut vécue d'une manière très diverse dans les villes et les villages de France. La France se tait, elle est sous la férule du petit peuple qui règne en maître sur le pays, « les Jacobins ». Dans la tourmente la France reste humble, soumise, inexistante sous la dictature révolutionnaire jacobine. Il y a là une poignée d'hommes sortis des bas-fonds. Hier de vulgaires criminels de droit commun, aujourd'hui de véritables « Césars ».

Partout on tue dans Paris, les nobles, les prêtres, les bonnes soeurs, les riches ou tout simplement les contestataires, sont massacrés. La boucherie s'organise. Le journaliste Marat incite les petits gens à la chasse à l'homme dans les beaux quartiers. La princesse de Lamballe est égorgée sur une borne de la rue Pavée et sa tête sanguinolente portée au bout d'une pique. La Révolution a fait de ces vauriens, aigris, ambitieux, vaniteux et mythomanes des maniaques du crime. La gauche révolutionnaire est même dépassée par sa gauche extrême «les enragés».

Il était donc fort utile de publier des brochures d'histoire locale réservées à ces périodes qui devaient faire date dans la transformation de notre pays.

En effet, la Révolution Française n'a pas été uniquement et fondamentalement une épreuve de démocratisation de la vie politique française, et non plus la soudaine succession de la veule bourgeoisie à la noblesse et au clergé déposés. L'élément principal de la Révolution Française a été une première grande tentative organisée par cette «petite bourgeoisie» de remplacer le christianisme comme référence culturelle de la vie publique, avec une nouvelle vision totalisante de la réalité, qui posait au centre la subjectivité humaine conçue en terme de rationalisme.

Sinon on ne comprendrait pas pourquoi la Révolution se soit tant occupée de fournir une nouvelle conception de la réalité, de type totalisant, en activant en même temps la plus grande vague de persécution anti-chrétienne après celle du temps de Dioclétien.

Déterminé, dans son discours du 3 décembre 1792 Robespierre, proclame :

« Proposer de faire le procès à Louis XVI, de quelque manière que ce puisse être, c'est rétrograder vers le despotisme royal et constitutionnel ; c'est une idée contre-révolutionnaire, car c'est mettre la révolution elle-même en litige. En effet, si Louis peut être encore l'objet d'un procès, il peut être absous ; il peut être innocent : que dis-je ? il est présumé l'être jusqu'à ce qu'il soit jugé : mais si Louis est absous, si Louis peut être présumé innocent, que devient la révolution ? »

Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793 à 10 h 22 , place de la Révolution (aujourd'hui place de la Concorde) par Henri Sanson, sur l'échafaud dressé entre la statue de Louis XV et l'avenue des Champs-Élysées : il veut parler au peuple mais les tambours de la garde nationale [commandés par Antoine-Joseph Santerre (Paris 16-3-1752/Paris 6-2-1809)] couvrent sa voix. Santerre s'y est opposé.

Sa tête est tombée. Les sans-culottes ont trempé leurs piques et leurs mouchoirs dans le sang. Voilà le sang d'un tyran. Un citoyen monta sur la guillotine même, et plongeant tout entier son bras nu dans le sang de Capet qui s'était amassé en abondance, il en prit des caillots plein la main, et en aspergea par trois fois la foule des assistants qui se pressaient au pied de l'échafaud pour en recevoir chacun une goutte sur le front. « Frères, disait le citoyen en faisant son aspersion, frères, on nous a menacés que le sang de Louis Capet retomberait sur nos têtes ! Eh bien, qu'il y retombe ! Louis Capet a lavé tant de fois ses mains dans le nôtre ! Républicains, le sang d'un Roi porte bonheur ! ».

il s'agissait, à proprement parler, d'un assassinat puisque l'innocence du Roi, qu'il a clamée jusque sur l'échafaud, n'a jamais été remise en cause, et les stratégies odieuses mises au point par la Convention pour que la défense du Roi soit impossible à soutenir le démontre. Les Jacobins craignaient cette défense parce qu'ils la savait légitime.

Pourtant, ce crime abject, toujours impuni, et les bassesses commises par la minorité jacobine constitue un des actes fondateurs de la République !

Seule la Révolution française de 1789 a échappé à toute forme repentance officielle, jusqu'ici ! On consent tout juste, de temps à autre, à reconnaître qu'il y eut des excès !

Gérard Briffoteaux

Paris 21/01/2004

 


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