«l'anti-économie socialiste»
1. Pour établir enfin l'égalité, les socialistes s'acharnent contre la propriété privée où ils croient voir la cause première de tous les maux de la société capitaliste. Ils en préconisent la suppression. « La destruction réelle et complète de tous les moyens d'exploitation de l'homme par l'homme suppose l'avènement de la démocratie économique dont le point de départ reste l'appropriation collective des grands moyens de production, d'investissement et d'échange . » (F. Mitterrand) Le néo-socialisme incrimine également tout pouvoir privé, de gestion des entreprises, d'orientation des investissements, de planification. Une réelle démocratie économique suppose, pour un socialiste moderne, la propriété collective des grands et petits moyens de production, des capitaux, des terres, mais aussi l'autogestion des entreprises par les travailleurs, à tous les échelons, jusqu'à l'échelon suprême, de l'économie nationale par le peuple tout entier. C'est évidemment frapper le capitalisme au cour. L'effroi des tenants du système à l'approche d'une révolution socialiste montre assez combien l'analyse est juste, qui voit dans la propriété privée et le pouvoir de décision qu'elle confère, le moyen de pression qui fausse la liberté du marché, dans une économie dite pourtant libérale. 2. Mais l'égalité des biens exige une juste répartition des richesses et continuellement une redistribution des revenus. Cette nouvelle exigence socialiste conduit à condamner le marché et à envisager radicalement sa suppression, avec pour corollaire la suppression de la monnaie et enfin l'extirpation du cour de l'homme de l'idée même de profit . Alors les hommes n'auront plus entre eux de rapports marchands, ils ne seront plus conduits par l'intérêt égoïste mais par le sens de l'intérêt collectif ; la « société conviviale » (Ivan Illitch), qui est l'idéal socialiste, apparaîtra. Cette fois, c'est plus que le capitalisme, c'est la vie économique elle-même qui est condamnée à disparaître, frappée dans son appareil essentiel, le marché , dans son élément fluide, l'argent , dans son premier moteur, l'intérêt individuel . Quand on songe que, de tous les rapports humains naturels et traditionnels, fondateurs de communautés... conviviales, le marché était le seul rapport social conservé par la révolution libérale, on se demande ce qui subsistera quand la révolution socialiste l'aura supprimé ! 3. En attendant, la preuve est faite que le mal capitaliste est consubstantiel au libéralisme économique révolutionnaire, puisque le socialisme pour détruire l'argent est conduit à fermer le marché, le dernier régulateur social qui subsiste. Ultime solution qui tombe dans l'absurde. Alors disqualifié sur le forum où son injustice foncière est proclamée, le capitalisme retrouve son avantage sur le marché, l'inévitable marché, en mettant au défi les socialistes de nourrir le peuple aussi bien ou mieux que lui, et par quels moyens ?
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