L'histoire fangeuse du mitterrandisme... |
«Mitterrand... parti pris»
L'élection présidentielle, qui suit le départ du Général, consacrera la débâcle des socialistes. Mitterrand cherche un nouveau tremplin et ne sait où se tourner. Il frappe à la porte du PSU, que Michel Rocard, alors secrétaire général, lui claque au nez en raison de son "passé algérien" .
François Mitterrand ne pardonnera jamais cette attitude à Michel Rocard, qui fera désormais partie du cercle de ses ennemis les plus intimes. Finalement, François Mitterrand n'a plus d'horizon que la vieille SFIO, alors en pleine décomposition.
Guy Mollet, l'inamovible secrétaire général, essaie de ravaler cette façade lézardée en baptisant son mouvement Parti socialiste et cède la place à Alain Savary, qui représente la nouvelle gauche, celle qui ne s'est pas compromise dans l'affaire algérienne. En faisant cela, Guy Mollet a mécontenté Pierre Mauroy qui pensait être le jeune dauphin du vieil homme et Gaston Defferre qui y voit "une machination". Ce seront les deux premiers soutiens de François Mitterrand.
Pour prendre en tenailles le pouvoir du nouveau PS, Mitterrand fait également alliance avec l'aile gauche du parti, le CERES, dirigé par Jean-Pierre Chevènement. François Mitterrand devient l'architecte d'une sorte de conjuration qui, en un an, lui permet de devenir premier secrétaire d'un parti dont il n'a pas encore pris la carte.
Le congrès d'Epinay, en 1971, sacre de justesse un homme qui n'avait jamais vraiment envisagé d'entrer dans "une église socialiste". François Mitterrand apprendra néanmoins la langue et le rituel socialistes avec son aisance coutumière.
Les socialistes souffrent à cette époque de la prééminence électorale du Parti communiste. François Mitterrand a depuis longtemps compris qu'une coalition, où les communistes seraient majoritaires, n'a aucune chance de parvenir au pouvoir et que, d'autre part, il est également impossible d'y parvenir sans les communistes. Comment inverser le rapport de forces tout en se servant du PC comme marchepied pour se hisser au sommet, c'est toute l'équation que va s'attacher à résoudre le nouveau premier secrétaire avec une habileté, un talent exceptionnels.
Un an après le congrès d'Epinay, en 1972, François Mitterrand signe le programme commun avec le PC. En 1974, l'Union de la gauche et son candidat obtiendront 43,2 % au premier tour de l'élection présidentielle. Giscard d'Estaing bat François Mitterrand de quelques décimales seulement. Néanmoins, en 1977, l'Union de la gauche vole en éclats et, en 1978, la droite gagne largement les législatives. Rocard semble s'imposer comme candidat du P.S.
Paris le 15 mai 2000
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