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rockabilly - country rock
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« Eddy Mitchell »
Une dose de placidité, deux de lucidité, au moins autant d'humour, un zeste de malice, un autre d'élégance, un peu de nostalgie. Un savant mélange pour obtenir très naturellement le velouté du cocktail "Schmoll Tonic 2000" !!!
Qu'importe les calculs dans les reins...à cinquante huit ans, après une opération délicate, il a retrouvé la forme olympique et se donne sans compter sur scène. Eddy reste un homme sans "calculs" !!!
"Les nouvelles aventures d'Eddy" reprennent avec sa tournée en France, et pour le plus grand plaisir de ses fans !
Gisèle, Pierre et Claude...
Eddy Mitchell naît Claude Moine le 3 juillet 1942 dans le 9e arrondissement de Paris. Son enfance se passera toutefois dans le 19e dans les rues de Belleville et Ménilmontant, quartiers populaires de la capitale. Sa mère est employée dans une banque et son père est mécanicien à la RATP.
Claude a une soeur, Gisèle et un frère, Pierre, âgés respectivement de neuf et sept ans de plus que lui. Son père emmène le jeune Claude très souvent au cinéma et lui permet ainsi de découvrir la magie des films américains et en particulier des westerns, avec les héros d'alors, incarnés par Gary Cooper ou John Wayne.
Ayant obtenu son certificat d'études, il est embauché à la banque du Crédit Lyonnais alors qu'il n'a que quatorze ans, puis il devient ensuite coursier pour une compagnie d'assurances. Mais dans son for intérieur il rêve de devenir dessinateur de bandes dessinées.
L'adolescence
Il découvre le Golf Drout, qui est à deux pas du Crédit Lyonnais, devient rapidement le rendez-vous incontournable de la jeunesse passionnée par les nouveaux sons venus de Etats Unis. Les Bill Haley, Elvis Presley, Gène Vincent, Boddy Holly et les autres, comme nous tous, le fascinent et prennent vite le dessus sur ses goûts pour le dessin. Parmi des dizaines d'autres il crée lui aussi son groupe, les Fives Rok, qui deviendront les Chaussettes Noires, grêce à la marque Stemm. Le succès est immédiat. L'année 61 voit la sortie de six 45 tours des Chaussettes Noires, dont Be Bop A Lula (G.Vincent), et deux millions de disques vendus dont 800.000 exemplaires de "Daniela". Du jeune rocker déchaîné qui rythmait mes 17 ans, et qui surtout bassinait ma mère, en chantant en boucle "Eddie soit bon" (C.Berry) ou "Tant pis pour toi" en 1961, au crooner nonchalant et pince-sans-rire qu'il est devenu et qu'on appelle "M'sieur Eddy", le parcours fut long, nuancé et parfois même balisé de guet-apens (procès, avocaillons véreux, salles saccagées par les fans...un peu trop fans, concerts non payés et annulés,...), pas facile la vie de rocker !
En mars 62, Eddy Mitchell est appelé sous les drapeaux. Durant son service militaire, il trouve tout de même le moyen d'enregistrer des titres et de faire des galas avec les Chaussettes Noires.
Eddy sans chaussettes
Après s’être fait un nom au sein de son groupe rock "Les Chaussettes noires" sponsorisé par la célèbre marque de chaussettes " Stem", Eddy Mitchell décide de rocker "sans chaussettes " dans ses santiags et entame une carrière en solo chez Barclay. En novembre 62, celui-ci enregistre un 45 tours quatre titres "Mais reviens-moi".
Une page se tourne, non sans larmes pour le fan des Chaussettes que j'étais. Est-ce parce que pour moi une page aussi se tournait...sûrement ! En Mars 63 je jouais à la petite guerre à la caserne Varaignes à Épinal dans les rangs de la 2ème Compagnie du 18ème R.I.T., et çà jusqu'en Juin 1964. Ce n'était plus la Gibson qui rythmait notre vie mais le son du clairon.
Revenons à Eddy, l'artiste, tout comme l'homme, m'enchantait ... je lui suis resté fidèle. "Schmoll", s'il a connu une traversée du désert vers la fin des années 60 au début des années 70, n'a jamais eu recours aux coups de bluff, aux revirements pour secouer les trompettes de la renommée pas toujours bien disposées à son endroit. Sa discographie en solo débute avec pour premier album sorti en septembre 63, Voici Eddy…c'était le soldat Mitchell ! Un album entre rock et petits slows jazzy. Mais en fait c'est vers le rock 'n roll, que "Schmoll" dirige ses "Santiags"'. Suivent en effet deux albums où les reprises des standards du rock se taillent la part du lion : "Comment vas-tu mentir" reprise d'un succès de Eddie Cochran par exemple pour l'album Eddy in London, et Repose Beethoven n'est autre que le Roll over Beethoven de Chuck Berry dans Panorama en 1964.
Toujours un coin qui me rappelle
C’est cette même année que Eddy s’offre son premier tube, extrait de l’album Toute la ville en parle... "Toujours un coin qui me rappelle" ! Une ballade très jazzy déchirante, mais attendrissante à souhait, qui m'a bien aidé à endurer les bleus au coeur laissés par mes premières déconvenues amoureuses. J'obtenais de bien meilleurs résultats avec une simple dose quotidienne de" Mitchell" qu'avec une prescription médicale de tranquillisants !
Plus tard la mère de mon fils, qui a probablement dû trop entendre la "voix d'Eddy" pendant sa grossesse, a accouché d'un beau "Fan d"Eddy". A trente ans bientôt il écoute toujours Eddy avec autant de plaisir ... ! "Si vous parlez de coeurs brisés et d'histoires de bonnes femmes, alors vous parlez de Blues" (John Lee Hooker) Eddy avait notre âge, nous lui ressemblions, nous partagions les mêmes maux…ceux de l'adolescence, ceux de la jeunesse (heureuse) des années 60. La formule ne pouvait que fonctionner ! Non seulement elle marcha à merveille, mais elle marche toujours !!!! Seuls nos maux ont changé, ainsi que les mots employés pour les décrire.
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... vint Pierre Papadiamondis
Eddy et Pierre Papadiamondis son pianiste, compositeur de talent, vont ainsi, sans jamais vendre son rock ‘n roll de pionnier au diable, créer un rock bien français (La voix d'Elvis, A crédit et en stéréo, Société anonyme, C’est un rocker…) teinté de soul et de slow (Alice, J’ai oublié de l’oublier...) un rock bien "Franchouillard" dirons les mentors des Inrockuptibles.
Avec Rockin’ Nashville en 74, Eddy revient sur le devant de la scène avec douze standards reconsidérés, empruntés à Chuck Berry, Eddie Cochran, Gene Vincent…ça remue ! De là commence une fabuleuse anthologie de tubes, tous très Jazzy, boogie, ou bossa-nova rock : Sur la route de Memphis, La fille du motel, La dernière séance, Il ne rentre pas ce soir, Couleur menthe à l’eau, Tu peux préparer le café noir, Le cimetière des éléphants.
De véritables petits scénarios, lors desquels la merveilleuse voix d'Eddy lamente les infortunes du personnage essentiel, ... toujours " un perdant" ..." un désespéré, un mytho"... "un amoureux trahi ". En fait le bon français moyen, que nous sommes tous plus ou moins dans les périodes sombres de notre vie ! La dernière séance
Ce qui nous amène directement au cinéma sa passion depuis toujours (en particulier le ciné américain à partir des années 50. Mitchum, J.Wayne, A.Ladd, J.Stewart,...) il enfile le costume de "Mr Eddy", produit l’émission "La dernière séance" sur FR3 (jusqu’en 1998), et commence une carrière au cinéma.
En 1985, il reçoit le Grand Prix National Français pour l’ensemble de son oeuvre. Durant les années 90, Schmoll continue d'éditer des albums qui rencontrent un honnête succès. avec le temps est né Mr Eddy
L'âge venant, j'apprécie de plus en plus les prestations du "crooner" avec, entre autres, des titres comme :
Y'a rien qui remplace un amour, Comme quand j'étais môme, M'man, Le Baby Blues, Rio Grande, Ca fait désordre, Dis toi que ça existe" repris en duo avec Aron Neville.
Le dernier album sorti fin 99, "Les nouvelles aventures d’Eddy". En Juin 1997, ç'a été un grand bonheur, accompagné de ma dulcinée qui le découvrait, de voir Mr Eddy sur la scène de Bercy, en pleine forme et au sommet de son art. Un CD live à Bercy en novembre a suivi, ainsi qu'une cassette vidéo TF1... je ne m'en lasse pas ! Mitchell" un petit chef d'oeuvre, est doté de 3 pochettes, une pour chaque ville où ont été enregistrés les morceaux de l’album (Los Angeles, Memphis et La Nouvelle Orléans).
Decrocher les étoiles, J'aime pas les gens heureux, Ton homme de paille ,...
PS : aux dernières nouvelles Eddy a le poignet dans le plâtre ! Aïe ! (été 2000).
Entre temps E. Mitchell a pris publiquement, tant dans la presse qu' à la TV, des positions politiques que je ne partage pas du tout. J'ai beaucoup de mal à comprendre une telle attitude. Entendons-nous, ce ne sont pas ses idées que je lui reproche, mais de profiter de sa notoriété et de l'antenne pour les faire passer ! Il s'agit bien là d'un combat politique, non plus de rock ! Dommage !
Même si je reste toujours admiratif, de la voix de crooner et du talent de show man de Mr Eddy, je suis nettement moins enthousiaste pour Monsieur C. Moine !
G.B.
Paris le 04 Avril 2001.
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Nouvel album « Frenchy »
Mai 2003, Eddy sort un nouvel album, sobrement intitulé « Frenchy ». Fidèle, une fois encore il réalise cet album avec son complice Pierre Papadiamandis, compositeur de la plupart de ses succès. Les chansons sont dans le pur style d'Eddy, que ce soit le titre « Route 66 », premier extrait aux accents country, ou le vrai rock'n'roll de « Faut faire avec moi » ou encore dans une ambiance jazzy « Au bar du Lutétia », hommage sincère à son pote Serge Gainsbourg.
Rien d'étonnant que cet album, que je trouve très abouti, se trouve rapidement dans les meilleures places des « charts Frenchies ». Son talent, mais aussi son sérieux ne sont plus à vanter, ses qualités et défauts semblent connus de tous tellement sa présence dans le paysage artistique nous est familière. Eddy, valeur sûre du « rock'n'roll Frenchy » et, ce qui n’est pas incompatible, bon vivant et grand amateur de Bourbon, dont l'humour froid peut désemparer, finit toujours par séduire son monde. Sur scène "Eddy" est un must, à voir et revoir. Sa tournée continue en France jusqu'en juillet 2004, voir le calendrier sur son site web.
Gérard Briffoteaux
Paris Juin 2004
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