«Balade en Xaintrie»
La Xaintrie est un «Pays» délimité au nord-ouest par la Dordogne, d'Auriac à Beaulieu sur Dordogne, en passant par Argentat. Au sud il est délimité par le Quercy en allant de Beaulieu à Saint-Cernin en passant par Laroquebrou. Enfin à l'est par la Haute-Auvergne depuis Saint-Cernin à Auriac en passant par Salers-en-Cantal.
Son nom serait, si l'on en croit la ferveur populaire, la déformation d'une sainte limousine nommée Sainte-Trie, ce qui devint par contraction «Xaintrie». La Xaintrie est restée et la sainte locale, malheureusement, fut oubliée.Quoiqu'il en soit, venez, dans ce magnifique pays, à la rencontre d'une nature riche et préservée, qui abrite une flore et une faune souvent unique. Des rivages de la Dordogne, aux plateaux et aux prairies verdoyantes, depuis les collines abruptes et sauvages, la Xaintrie est, pour le curieux, une invitation à la découverte d'une nature sauvegardée. C'est un pays de moyens plateaux dont le point culminant est le Puy du Bassin (707m), qui est découpé en vallées souvent encaissées par la Dordogne, la Maronne, la Cère, les deux Glane, la Bedaine, la Bertrande, la Sumène, etc. Le « Pays » se scinde en Xaintrie Noire, autour de Mercoeur et en Xaintrie blanche autour de Saint Privat et de Servières-le-Château.
Pour citer le plus corrézien des parisiens et non moins talentueux, Denis Tillinac : « Un plateau qui hésite entre Limousin et Auvergne ».
C'est un « Pays » attachant, avec de belles maisons aux dimensions souvent imposantes couvertes de lauzes. Ici nous sommes dans la France profonde, pas d'autoroutes, pas de grandes villes. Argentat, que l'on peut considérer comme étant la capitale de la Xaintrie, est une petite cité, pleine de charme, traversée par la Dordogne et qui fut la capitale des gabariers. Par contre de nombreux villages, aux églises et aux châteaux chargés d'histoire offrent de multiples balades à faire sur le plateau.
Le visiteur prendra le temps, après avoir visiter Argentat, de s'arrêter et flâner dans les villages voisins : Monceaux sur Dordogne, La Chapelle-Saint-Géraud, Reygades, Mercoeur, Camps, Saint-Mathurin-Léobazel, Goulles, etc.
Mercoeur
Ce village, chef lieu de canton est considéré comme étant la capitale de la Xaintrie Noire. Jadis il dépendait de Beaulieu et de Turenne. L'Eglise de Saint-Mathurin est construite en granite et couverte de lauzes de schistes est de pur style gothique ; l'abside a une voûte à cinq pans. La travée sous clocher à une voûte à liernes. Les chapelles latérales tiennent lieu de transept. L'Eglise est remarquable par une curieuse cuve baptismale extérieure, décorée d'entrelacs, et placée sous un auvent. C'est assez étonnant ! Un superbe gîte s'offre à vous pour un séjour de calme et de repos.
Goulles
A Goulles, village de 350 habitants, l'Eglise est du XIIe siècle, avec son clocher-tour et, à l'intérieur, un retable du XVIIe siècle. les ruines des tours de Carbonnières forment un magnifique ensemble, dressées sur un éperon rocheux qui domine la vallée de la Maronne, et sur laquelle on a une très belle vue. Après Goulles, une route en lacets descend jusqu'au fond de la vallée de la Maronne. Après le passage sur un pont suspendu, apparaît le site des tours de Merle, le monument le plus célèbre de la Xaintrie, proche des villages de Saint-Bonnet-les-tours-de-Merle et de Saint-Geniez-ô-Merle. - A Goulles un hôtel-restaurant de charme vous attend.
Promenade au milieu des tours de Merle
Dans les Gorges de la Maronne se dressent, sur un éperon rocheux qui surplombe un méandre de la rivière, de fantomatiques silhouettes. Ce promontoire, autour duquel court la rivière et qui forme ainsi une barrière naturelle, entouré de montagnes boisées et d'un ravin, est un lieu imprenable. L'endroit est impressionnant par ses dimensions. Le nom « Merle » vient du latin meralum soit « naturellement fortifié ». A partir du 11e siècle et ce jusqu'au 15e, les seigneurs vont édifier des tours et des murs, constituant ainsi une forteresse dont le glas sonnera avec l'avènement du canon. En effet, les assaillants équipés d'artillerie pouvaient facilement bombarder des hauteurs avoisinantes .C'en était fini de l'invincibilité de cette forteresse !
Le lieu se visite quasiment toute l’année et est complété par un parc archéologique médiéval. Il faut visiter à pied les tours de Merle, dans un site qui a gardé son caractère grandiose, avec ses tours abandonnées, certes, mais encore dressées vers le ciel, ses bâtiments éffondrés, ses pans de murs aux cheminées suspendus dans le vide... Voir aussi un spectacle son et lumière présenté dans un amphithéâtre de verdure, précédé par un spectacle équestre médiéval. (Juillet-Août ). Informations à la Mairie de Saint-Géniez.
Un brin d'histoire, Les Huguenots seront les derniers assaillants et occupants de ce lieu emblématique de la Corrèze où, paraît-il, sommeille le trésor de guerre des Merle.
A un jet de pierre de la citadelle de Merle, commence la retenue créée par le barrage de Hautefage, la Maronne rejoint ensuite la Dordogne à quelques kilomètres de là.
Le barrage de Hautefage sur la Maronne procure aux pêcheurs outre du poisson, le calme et la tranquilité.
Après la visite des tours de Merle, reprendre la balade à un train de sénateur, en commençant par Saint-Cirgues-la-Loutre, Saint-Privat, Saint-Julien-aux-bois, Rilhac-Xaintrie, Auriac, Bassignac-le-Haut, Servières-le-Château, etc.
Tous ces villages sont des endroits tranquilles propices à la détente et à la rêverie, pour ceux qui prendront le temps de respirer cet atmosphère de mélancolie et d'écouter l'écho des sons qui se répercutent dans la profondeur des gorges solitaires, des moments réconfortants et inoubliables.
La Xaintrie Cantalienne
Notre périple se poursuit dans la partie cantalienne du Pays au travers des vallées de la Maronne, de la Cère et de la Doire, autant de rivières qui tracent sur ce plateau des gorges étroites et profondes où se localisent un habitat assez dispersé. Les routes jouent à "saute-mouton", bien droites sur les hauteurs et tourmentées dans les gorges. A partir de Pléaux, visiter ces villages qui fond le Cantal profond : Saint Christophe les Gorges, Saint Martin Cantalès, Saint Cirgues de Malbert, Saint Illide, Saint Cernin, Arnac, Laroquebrou.
Pleaux
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Bien assis sur la hauteur, Pleaux est un important bourg. Le citée s'est developpée dès le XIe sièckle autour d'un prieuré bénédictin dépendant de la loitaine abbaye de Charroux. Défendue par un fort intérieur et une enceinte à quatre portes, la ville fut cependant occupée par les envahisseur huguenots en 1574. Autour de la place centrale sont à voir quelques maisons anciennes à tourelles et aux beaux toits de lauzes. Tout près l'Eglise conserve son clocher roman défensif et à machicoulis, toute lereste, abside et collatéraux, la nef, est gothique du XVe siècle. Elle contient quelques pièces assez remarquables.
Ici de nombreux ruisseaux et petites rivières permettent au pêcheur de traquer la truite «Fario», tandis que les amateurs d'eau calme choisiront le lac du «barrage d'Enchanet». Ce plan d'eau regorge d'ablettes, gardons et autres rotangles, mais aussi et surtout de gros carnassiers, essentiellement truites, sandres et brochets. Le village est un havre de sérénité pour les amoureux des vacances champêtres et authentiques.
Laroquebrou
Laroquebrou est construite à flanc de versant, au-dessus d'un petit bassin ouvert à l'entrée des gorges de la Cère. Elle fut longtemps un centre important de tanneries et puis de cordonnerie. La poterie de Laroquebrou était également renommée. Ici, le cadre est fait de verdure, de lumière, de promenade au bord de la rivière, qui s'est assagie, qu'enjambe un vieux pont du XIIIe siècle. Après avoir traversé le pont, au bas de la pente, une Eglise gothique du XIVe siècle. Elle posséde une nef fort élégante, huit chapelles latérales te à l'extérieur, trois belles portes ogivales à colonettes et à sculptures intéressantes. Depuis la place de l'Eglise pour se rendre au Château on empruntera des petites ruelles bordées de vieilles maisons pittoresques.
En redescendant du Château, par un sentier plus direct on verra la maison de la Trémolière, avec son curieux patio intérieur. Cette maison qui jadis appartenait à la famille des Beaufort, est aujourd'hui à usage de mairie. Elle se visite.
Après avoir visiter Laroquebrou, c'est à un itinéraire de flânerie qui emprunte des petites routes qu'est convié le visiteur amoureux de nature. Prendre vers Saint Victor, puis Ayrens, Freix-Anglards, Saint Cernin, Tournemire, Saint Paul de Salers, Salers, etc.
Saint Paul de Salers
La commune de St Paul de Salers s'étend sur la haute vallée de la Maronne et sur le massif du Puy Violent. POur les accrocs de la randonnée, depuis le village de Récusset, départ vers les montagnesen empruntant le GR 40.
A partir de St Paul les Salers et Saint Martin Valmeroux, une route mène sur de vastes plateaux d'altitude, jusqu'au pied du Puy Violent (1592 mètres). C'est une zone d'estive parsemée de nombreux burons où les troupeaux de bovins essentiellement de race Salers, séjournent de la fin mai à la fin septembre. Enfin, l'Eglise de St Paul présente un chœur roman, une nef et un porche gothique. A l'intérieur, vous découvrirez une belle piéta. Saint paul les Salers est aussi un paradis pour les pêcheurs en ruisseau, dans un cadre grandiose et majestueux.
Un brin d'histoire, Les Huguenots seront les derniers assaillants et occupants de ce lieu emblématique de la Corrèze où, paraît-il, sommeille le trésor de guerre des Merle. Le lieu se visite quasiment toute l’année et est complété par un parc archéologique médiéval.
Tournemire, un des plus beaux villages de France
A Tournemire nous sommes aux confints de la Xaintrie et de la Haute Auvergne. Bâti à flanc de montagne, dominant la vallée de la Doire, le bourg de Tournemire est remarquable par la beauté de son architecture et le bourg est fait de superbes maisons construites en pierres volcaniques et toits de lauzes. Certaines maisons du vieux village datent de l'époque du château de Tournemire, aujourd'hui détruit, dont l'origine remonte au IXème siècle.
L'église du XIIème siècle est très bien conservée.
Le château actuel représente l'un des plus beaux types de l'architecture militaire de la Haute Auvergne au XVème siècle.
La demeure seigneuriale est toujours habitée par la famille de son bâtisseur.
La Xaintrie, à cheval sur la Corrèze et le Cantal, est un ensemble de plateaux, brutalement délimité à l'Est par le massif volcanique de la Haute Auvergne, au Nord par la Sumène, à l'Ouest par la Dordogne et au Sud par la Cère. C'est un pays rude, de verdure, de villages dispersés, de châteaux à voir, de superbes Eglisesà visiter et encore de pêche et de vacances tranquilles.
Gérard Briffoteaux
Paris le 02/04/2004
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