la révolution française 1789 |
« La princesse de Lamballe »
Née à Turin en 1749, veuve un an à peine après son mariage, elle devint surintendante de la maison de la reine Marie-Antoinette - dont elle était l’amie dévouée - en 1774.
Enfermée par la Convention à la prison de la Force, elle fut tuée lors des massacres de la nuit du 2 au 3 septembre 1792. Elle avait vécu dans la frivolité et c'était son droit le plus strict. Par contre elle sut mourir avec noblesse, pour avoir refusé de jurer haine à la Reine et au Roi. Elle était de toute façon condamnée, et peut-être le duc d'Orléans y était-il pour quelque chose.
Sur l'appel de Marat, les « enragés de Paris », assoiffés de sang, sont devenus incontrôlables.
La princesse de Lamballe a été massacrée à la prison de la « Force » au cours de la nuit et la seule évocation de sa mort atroce nous fait encore frémir : « brutalement violée par plusieurs de ces « loqueteux », après avoir subi de nombreux autres sévices, elle est décapitée au couteau sur une borne de la rue Pavée (quartier du Marais). Le corps de la confidente de Marie-Antoinette monstrueusement mutilé a été traîné par les jambes jusqu'au temple par une bande de « vauriens » ivres de haine, dont un ébéniste de la rue du Faubourg Saint-Antoine, un tabletier de la rue Popincourt, un canonnier de la section de Montreuil et un jeune tambour du quartier des Halles.
Devant eux, d'autres « enragés » agitaient un lambeau de sa chemise ensanglantée, pendant que d’autres brandissaient, au bout d'une pique, la tête sanguinolente de la princesse de Lamballe sous les fenêtres de la cellule où la famille royale était enfermée. C'est le spectacle effroyable que ces « chiens » avaient réservé à la reine. Les commissaires de garde n'ont pu empêcher cette réjouissance sanglante de venir brailler jusqu'au pied de la tour et réclamer la reine à la croisée.
Tel est le sort particulièrement cruel qui a été reservé à cette femme de quarante trois ans et qui était, de l'avis de son entourage, la bonté même.
Gérard Briffoteaux
Paris le 15/04/2004
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